En théorie un FPS tactique est une simulation de guerre qui nous plonge avec réalisme dans des situations de combat que vivent réellement les soldats sur le champ de bataille. La série des Opérations Flashpoint était même une référence en la matière sur PC mais depuis qu’elle a rendu accessible sa série en la proposant sur console avec Dragon Rising, le souffle épique des guerres modernes a laissé sa place à une série d’escarmouches sans grandes envergures plombée par une IA lamentable à tout point de vue. Est-ce que cette suite nommée Red River pourra redorer le blason du corps des Marines ? La réponse est : Semper Fi !!!
Graphismes : Malgré l’immensité des cartes, le visuel est tout simplement indigne d’une console next-gen. Cinématique d’un autre âge, graphismes ternes et minimalistes, habitations vides de tout mobilier, explosions et autres effets techniques quasi nuls. Et le pire c’est que Red River nous gratifie de tous les bugs graphiques inimaginables. 4/10
Scénario : Un scénario pro –américain exacerbé de libérateur du monde est envoyé sur terre pour purifier les ethnies inférieures et barbares que le gouvernement de l’ère Reagan a pourtant armées à coup de million. Tristement réaliste de la guerre menée par les troupes US à notre époque. 7/10
Jouabilité : Les commandes sont bien pensées et la roue d’ordre paraissait idéale pour pouvoir avancer sur le champ de bataille de manières tactiques et militaires. Mais l’IA de vos coéquipiers est tellement lamentable qu’elle plombe complètement le réalisme des missions. Optez illico pour le mode coopération en réseau, Soldat ! C’est un ordre ! 4/10
Durée de vie : Les 10 missions se veulent assez longues avec des missions durant facilement plus d’une heure en mode difficile et comme vous allez perdre beaucoup de temps à soigner vos équipiers… Le mode coopération rallonge la durée de vie et se veut lui très accrocheur. 8/10
Violence : C’est un jeu de guerre et les corps finissent souvent mutilés et en bouillies… mais comme les graphismes sont vieillots, le traumatisme ne sera pas inguérissable. 7.5/10
Note finale : Les marines sont morts au champ d’honneur ou plutôt au champ d’horreur… Il suffisait pourtant aux développeurs de Codemasters de corriger les erreurs du précédent épisode pour faire de ce Red River un très bon jeu. Hélas le mode solo est affligeant en terme d’IA, les graphismes à la rue et infestés de bug… Seule la coopération se veut réaliste. La mission est un échec cuisant et sans appel ! 6/10
Comme je viens délibérément de flinguer un jeu que de nombreux sites ont pourtant noté de manière assez élevées, je me dois en bon soldat de vous expliquer la sévérité de mon rapport.
Et pourtant tout avait plutôt bien commencé avec ce générique qui est un véritable pied de nez au régime US nous expliquant avec un réalisme cru que les amis du passé sont devenus les ennemis d’aujourd’hui. Reagan arma les talibans pour faire tomber le régime russe embourbé dans le conflit afghans des années 80 avec pour résultat la chute du mur de Berlin. J’ai particulièrement apprécié ce clin d’œil qui montre à quel point les alliances se font et se défont au fil des régimes… Ce nouvel épisode nous plonge en plein conflit au Tadjikistan et mettra au prise de nombreuses factions pour la conquête de ce territoire hautement stratégique. Le scénario est planté et se veut bien dans la mouvance des nouvelles menaces actuelles et futures.
Le langage cru entre soldat avec ces propos durs et racistes présente sans détour la triste réalité des expressions liées à ce genre de guerre. L’ennemi est un fumier à abattre et on peut facilement le mépriser en le traitant de sale blaireau pour se donner du courage au combat. La virilité entre homme est une évidence, les propos cohérent et au final la guerre est sale, moche même si elle est rythmée par du bon vieux rock’n roll.
Ce titre ne pardonne pas les assauts aveugles car les balles tuent nets et sans bavures. Un seul sniper peut mettre en difficulté tout une section et le moindre soldat planqué dans une casemate doit être délogé avec prudence. Ne plaira pas à tout le monde mais se veut clairement réaliste sur les situations rencontrées par tous les soldats sur les champs de batailles du monde entier.
Le fait de pouvoir customiser ses armes en débloquant de nouveaux atouts, de débloquer de nouvelles fonctions pour votre soldat comme des aptitudes aux tirs, commandement, déplacement sont de bonnes idées qui vous permettent au fil des missions de disposer d’un soldat plus réactif au combat et modelé suivant vos préférences entre le sniper, le grenadier, l’artilleur ou le simple soldat de base. Car chaque classe n’aura pas besoin au final des mêmes attributs et des mêmes compétences.
Le mode coopération est tout simplement excellent car une IA humaine n’aura aucun mal à se comporter de manière plus cohérente que vos troufions proposés dans le mode solo.
Mais voilà qu’après les éloges il vient malheureusement le temps d’obscurcir le tableau et de montrer qu’au final ce nouvel épisode se veut encore moins bien réussit que le précédent. Voici un florilège de ce que vous allez rencontrer sur le champ de bataille :
- L’IA de vos coéquipiers est lamentable et ceux-ci ne seront pas capables d’avoir un comportement cohérent sur le champ de bataille. Ils n’auront de cesse de se placer devant vous pendant que vous arrosez depuis deux minutes une position ennemies, de se positionner du mauvais côté du mur face à l’ennemi, le dos retourné et les bras ballants, de recevoir toute les balles tirées au combat ce qui est logique vu leur aptitude au cœur de l’action et surtout de prendre un malin plaisir à ne jamais faire ce qu’on leur demande. Pourquoi proposer une roue d’ordre aussi complexe si au final aucun n’est respecté ni même effectué par vos crétins de marines.
- L’IA des ennemis rencontrés et du même niveau, et s’est tant mieux, car je n’imagine même pas ce que serait la campagne solo si les adversaires étaient dotés d’un semblant de cerveau. Les assauts désordonnés des troupes chinoises font peine à voir et je vous conseille vivement d’utiliser vos jumelles pour assister à des scènes digne d’un Laurel et Hardy.
- Les bugs graphiques ont été pour moi le pire des ennemis rencontrés sur le champ de bataille. Imaginez que l’image peut se figer sans raison pendant plusieurs minutes, l’écran se diviser à chaque fois que vous ferez une rotation trop rapide, que le jeu plantera purement et simplement sans raison apparente comme si le moteur Havok crachait ses poumons dans un dernier râle d’agonie devant ses piètres performances affichées qui ne sont sûrement pas dues à la profusion des effets visuels que le titre propose.
- Les dialogues en pleine bagarre tournent vite à un monologue. Les « sauvez-moi chef », « on en prend plein la gueule ici », « bougez votre cul soldat » vont rapidement vous flanquer des maux de têtes. Vous devez en gros sauver tout le monde, abattre tous les chars et les hélicos pendant que votre sergent major hurlera ses ordres comme un hystérique.
J’arrête là mon rapport calamiteux sur un des jeux qui s’annonçait comme une perle de simulation militaire sur console. J’ai même un moment pensé que c’était ma console qui flanchait devant ce désastre burlesque tant mes yeux avaient du mal à croire à ce déluge d’absurdité et de bugs graphiques. Mais le plus drôle c’est que par moment je n’avais pas l’impression d’être sur un champ de bataille car tout paraissait aseptisé, propre et sans tâche. Pas de nuage de fumée après les bombardements, pas d’éclats de shrapnels et de balles traçantes au plus fort des combats, seul restait le vide causé sûrement par les nouvelles armes technologiques des corps des marines qui transforment les champs de bataille moderne en conte de fée. La guerre propre est possible et ce titre nous le montre avec une redoutable efficacité.
Testé sur Xbox 360 par Snake
