Bienvenue à Rapture.
Histoire de ne pas faire durer indéfiniment le suspense pour un titre qui a déjà reçu des critiques élogieuses de part tous les magasines spécialisés du monde entier, sachez ami lecteur que Bioshock est bien la bombe annoncée. Un jeu attendu comme le Messie par les fans à cause de la qualité et le sérieux des développeurs d’Irrational Games, Ted Levine en tête accompagné de quelques collaborateurs qui appartenaient déjà au mythique studio Looking Glass à qui l’on doit « Thief » et « System Shock 2 » de fantastiques titres sortit alors sur PC. Un titre tout simplement somptueux dont le scénario d’une rare cohérence nous aspire dans les méandres d’une cité flamboyante au passé tourmenté le tout servit par un style graphique qui est à lui seul une œuvre d’art. Bioshock nous entraîne dans une vision d’un monde à part. Votre console risque de ne pas s’en remettre !
Quelque part au milieu de l’Atlantique.
Dans les années soixante, au milieu de l’Atlantique, un avion s’écrase dans l’océan. Bruits assourdissants, fracas épouvantable, flashs aveuglants dans la nuit noire et glaciale, notre héros tente de survivre dans ces éléments déchaînés, s’extirpe avec peine de la carcasse fumante qui tente de l’aspirer vers les profondeurs des fonds marins et regagne dans un dernier élan la surface. Autour de vous la mer d’huile est jonchée de débris calcinés, témoin muets de la catastrophe dont les flammes semblent vous inviter à une danse macabre. Vous vous éloignez de cet enfer qui est un impressionnant spectacle visuel et on a de la peine à croire que nous ne sommes pas en train de voire une cinématique tant la qualité graphique est tout simplement phénoménale. La qualité du traitement de l’eau est incroyable, presque réelle… Après vous êtes remis de vos émotions, de cette première claque visuelle, une source de lumière dans le lointain attire votre attention. Tel le bras vengeur d’un antique Kraken, un immense phare de métal et de verre transperce littéralement la surface des flots. Son imposante stature se dresse devant vous, fier et arrogante : serait-ce votre unique salut ! Vous emprunter les larges marches qui semblent vous guider au cœur de cette imposante superstructure. Vous pénétrez dans le phare, descendez des marches d’escaliers qui vous amènent près d’un bathyscaphe pour une plongée au cœur de l’océan. Ce curieux ascenseur aquatique vous conduit à l’intérieur d’une immense cité engloutie qui porte les stigmates encore récentes de destruction et de violence.
Bienvenue à Rapture, une gigantesque ville sous-marine projet d’un démagogue totalement fou. Avant d’être une cité détruite et en ruine envahie par les eaux, Rapture avait pour vocation de devenir une ville parfaite, une utopie urbaine gouvernée par la folie d’un seul homme : Andrew Ryan. Il poussa sa population à consommer des Plasmids, une sorte de cellule biologique capable de modifier le code génétique humain ; Le prix à payer pour concevoir une civilisation parfaite. Elle fut crée dans les années qui ont suivit la seconde guerre mondiale pour donner à ces habitants l’opportunité de fuir les idéologies capitalistes et communistes d’un monde plongé en pleine guerre froide, pour permettre aux hommes de trouver un havre de paix pour s’épanouir.
Une atmosphère lourde et pesante inonde les lieux, la visibilité est réduite et d’étranges créatures humanoïdes se battent à mort dans la pénombre. L’angoisse est à son paroxysme. Ces hommes et ces femmes aux visages difformes et ravagés n’ont plus grand-chose à voire avec les humains. Les Chrosomes, c’est leurs noms, semblent avoir trouvé dans la folie un ultime refuge pour fuir la réalité de leur antique civilisation gangrénée par une abominable guerre civile.
Sous la mer personne ne vous entendra hurler !
Vous commencez à explorer cet univers étrange, apparemment abandonné même si dans le lointain des cris atroces laissent présager de futur danger. Vous saisissez une clé à molette qui trainait par là et fracasser quelques cranes pour vous défendre d’une population totalement folle prête à tout pour vous tuer, sans concession. Une borne de distribution vous invite à vous inoculer une bien étrange drogue. Sans même prendre le temps de réfléchir vous vous l’injectez dans le sang et acquérez un fantastique pouvoir : la manipulation électrique. Muni d’une radio, vous suivez scrupuleusement les indications d’un bien étrange interlocuteur prénommé Atlas qui vous offre son aide en échange d’un service : sauver son épouse des arcanes de la cité. De nombreux enregistrements audio abandonnés par les habitants de la cité sont autant de témoins sur les événements en cour. Les premiers combats sont sauvages, sanglants et d’une violence inouïe. Chaque ennemi rencontré est un véritable danger, surtout dans les modes normal et difficile, et n’hésitent pas à vous attaquer avec un acharnement quasi hystérique. Fort heureusement pour vous en plus de votre premier pouvoir les premières armes à feu sont très vite disponibles aux détours de couloirs humides. Revolver, fusil à pompe, mitraillette et lance-grenades, armes classiques à tout bon FPS qui se respecte vont vous permettre de vous frayer un passage en faisant cracher la poudre. Plus loin dans l’aventure des améliorations augmenteront la puissance de chacune de vos armes. Mais attention les munitions se font rares et il faut constamment ruser avec ses pouvoirs pour se frayer un chemin dans ce labyrinthe de ruine de béton, vestige d’une civilisation très évoluée tout droit sortie d’un roman de Jules Verne. L’eau suinte de partout et va dès le début être une précieuse alliée pour vous permettre d’électrocuter des ennemis par dizaine et surtout de survivre dans cet enfer.
Un RPG à vingt mille lieux sous l’océan.
Dans un passé pas si lointain, Rapture offrait à ces citoyens des Plasmids et des Fortifiants génétiques, substances chimiques qui dès absorbées développent de manière considérable les pouvoirs des êtres humains. Tout au long de l’aventure vous allez consommer ses dopants d’un nouveau genre. Un peu à la manière d’un RPG, votre héros va voir ses facultés augmenter, ses sens s’aiguiser. Son corps petit à petit se modifie, peut encaisser plus de dégâts. De nombreuses bornes disséminées dans les vastes niveaux permettent de développer votre personnage en lui greffant de nouveaux pouvoirs toujours plus spectaculaires. Parmi les plus importantes on peut citer les « Génothèques » qui vous permettent de reconfigurer vos plasmides et vos fortifiants génétiques et de choisir les plus efficaces parmi celles que vous avez déjà récupérées, les « Jardins des Glaneuses » qui vous servent à acheter des emplacements pour vos pouvoirs, à améliorer votre niveau de santé ou d’Eve, à acquérir de nouveau plasmides et fortifiants génétiques. Les distributeurs, qui doivent être piraté au préalable pour obtenir des rabais, regorgent de ressources que vous pouvez acheter : munitions, trousses de soins, seringues d’Eve et bien d’autres choses. Tout est possible dans Rapture et c’est là la grande force de ce jeu. Des postes d’améliorations sont utilisables pour customiser vos armes tandis que des postes de manufacturier vous permettent de fabriquer de nouveaux objets à partir des éléments que vous ramassez durant votre aventure comme de la colle, des tuyaux en caoutchoucs, des vis. Utilisez ces objets pour créer des munitions d’un nouveau genre, des outils de piratage et même des fortifiants génétiques.
Devenez le chasseur, cultivez l’Adam !
Grâce notamment à l’absorption de toute ces drogues, vous pouvez à présent enflammer vos ennemis et les transformer en torche humaine, les geler instantanément avant de les faire éclater en mille morceaux, les enragés et ensuite les laisser s’entretuer dans un maelstrom de violence et de sang. Plus vous progressez dans l’aventure et plus vos pouvoirs vont se décupler. Vous gagnerez d’avantage de santé et d’Eve, énergie absolument nécessaire pour déclencher vos pouvoirs. Vos aptitudes ainsi développées sont nombreuses et variées et vous permettent de jouer avec les systèmes de sécurité, les tourelles défensives en les piratant et ainsi diriger leur puissance de feu sur vos ennemis. Mais tout ces pouvoirs on un prix car pour les utiliser vous avez besoin de l’Adam, de toujours plus d’Adam. Pour récolter ce précieux item vous allez devoir vous mesurer aux Protecteurs, immense robot de métal à la puissance de feu dévastatrice, qui défendent avec un acharnement quasi religieux les « Petites sœurs » détentrices de l’Adam. Ces imposants scaphandriers sont de redoutable machine à tuer. Ne vous fiez pas à leur démarche pataude car leur robustesse n’a d’égale que leur incroyable agilité et leur rapidité surhumaine pour vous mettre en charpie. Il va vous falloir ruser et utiliser au mieux vos pouvoirs et vos armes pour terrasser ces monstres d’acier. Une fois vaincu, un choix cornélien s’offre à vous. Ces « Petites sœurs », filles chétives et apparemment innocentes utilisées par des savants fous pour stocker le précieux Adam fruit des obscures expériences réalisées dans les profondeurs de Rapture sont à votre merci, totalement sans défense. Vous pouvez soit la sauver et de se fait récolter qu’un minimum de son précieux liquide, soit la tuer pour absorber un maximum d’Adam. La tentation est grande de faire preuve de cruauté et ainsi développer rapidement ses pouvoirs dans les « Jardins des Glaneuses ». Mais même dans ce monde de folie totale, le joueur ayant fait preuve de compassion peut recevoir de bien précieux cadeaux. A vous de choisir votre manière d’aborder votre aventure qui est un voyage visuel captivant et perturbant et qui restera pour longtemps et pour de nombreux joueurs une incroyable expérience vidéo ludique !
Un univers graphique absolument incroyable !
Il est difficile de parler de Bioshock sans exagérer les superlatifs. Ce jeu ne se conte pas il se vit avec intensité. Les graphismes sont tout simplement les plus beaux jamais réalisé sur consoles, une véritable tuerie visuelle ! La ville de Rapture est superbe et inquiétante et a bénéficié d’un énorme travail sur sa conception architecturale résolument orientée rétro avec ces panneaux publicitaires et son style art-déco. Issus d’une technologie datée et située sous les océans, les lieux que l’on visite nous font penser aux mondes imaginaires issus des livres de Jules Verne. Cette cité qui prend l’eau de toute part avec ces effets aquatiques absolument fabuleux accroit de la plus belle des manières le sentiment d’immersion. L’ambiance qui se dégage de ce titre nous rapproche d’un jeu comme « Fallout » avec des décors composés d’affiches et de dessins et même les menus rendent hommage à l’expressionnisme du cinéma d’après-guerre. La modélisation des personnages et sidérante et nous montre enfin ce que sont vraiment les jeux nouvelles générations. La bande sonore est aussi un petit bijou de fantasmagorie avec ses musiques qui font la part belle aux hits français et américains des années 30-40. Les doublages sont de qualités et les bruits et hurlements dans les méandres de la cité accroissent le sentiment de terreur et de mystère. Mais en plus de cela, Bioshock peut s’appuyer sur un scénario d’une richesse incroyable avec un univers cohérent qui force le respect. Il use abondamment des jeux de lumières et de cinématique en temps réel pour obtenir une mise en scène de qualité. L’ambiance qui en résulte est lourde et pesante servie par un gameplay de qualité, varié et intelligent qui vous scotche littéralement à votre écran télé.
Laissez-vous capturer par une ville captivante.
Sans réel défaut, un patch est disponible sur le Live pour corriger quelques bugs au niveau des ennemis, Bioshock est bien le titre évènement tant attendu, un FPS qui mélange avec maestria des éléments de RPG pour offrir aux joueurs une totale immersion dans cette cité sous-marine somptueuse. Un titre déjà culte !
par Snake
