Voici que nous arrive enfin en version européenne, le premier véritable RPG sauce nippone sur la console de Microsoft. Blue Dragon fait clairement rêver et pour cause et affiche ces ambitions. En effet, 3 géants nippons sont associé sous la houlette de Microsoft pour nous offrir le meilleur: Hironobu Sakaguchi, le papa de la série Final Fantasy ; Akira Toriyama, l’auteur célèbre de Dragon Ball et autres univers fantastique connus dans le jeu vidéo, tels que la série des Dragon Quest ou Chronotrigger et enfin le maestro de la musique symphonique : Nobuo Uematsu ; surtout connu pour ses magnifiques composition sur la série Final Fantasy.  Du beau monde donc mais l'association de ces trois ténor a t’elle produit le miracle annoncé à tour de bras par la firme de Redmon ?

5 destins pour sauver le monde

Shu, Jiro et kluke, sont trois jeunes adolescents, qui vivent dans le village de Talta. Mais la vie n'y est vraiment pas facile. Chaque année, la ville est envahie, par d'étranges nuages pourpres, d’ou un monstre inquiétant s’en échappe ; le requin terrestre ! Détruisant du coup, tout sur son passage et tuant tout ceux qui se dresse devant lui dans un chaos des plus total ! Mais cette année, nos amis décident de mettre un terme à ce carnage perpétuel. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu, ils se retrouvent alors entraînés dans un vaisseau mystérieux. A bord de celui-ci, un vieil être étrange et cruel, Néné, sème l’effroi et terreur partout autour de lui. Alors que nos amis tentent de le stopper, celui-ci utilise une magie puissante, mettant nos héros hors d'état de nuire. Ne sachant plus quoi faire, les enfants se sentent perdus et tombent accidentellement dans un trou. C'est alors qu'une mystérieuse voix féminine leur ordonne d'avaler des sphères lumineuses. Ces dernières modifient leur ombre, devenant alors des créatures mythiques que sont: le Dragon pour Shu, le Minotaure pour Jiro, et le Phoenix pour Kluke. Leurs pouvoirs sont à présent égaux à ceux de Néné. Mais ceci à un stade prématuré. Nos trois compagnons partent ainsi en voyage à la recherche de Néné, pour le vaincre cette fois-ci ! Le périple leur fera découvrir deux autres protagonistes, qui sont également en quête de vengeance. Marumaro, un jeune Devee, qui voit son village attaqué par un virus propagé dans l'eau. Et Zola, une mercenaire dévoué à son roi, et qui fera tout pour arrêter le vieux fou qui provoque de puissants Tsunamis dans sa ville Jibrel. Nos deux nouveaux venus possèdent également le fameux pouvoir de l'ombre. Marumaro dirige un tigre à dents sabre et Zola une chauve-souris. A eux 5, ils en apprendront plus sur les origines et les motivations de Néné. Votre quête débute…

Le classicisme

Chaque ombre peut être personnalisée en lui apprenant certains jobs. Par exemple nos héros apprennent rapidement les bases de magie blanche, de magie noir et d'épéiste magique. Mais s'ajoute à cette liste, ceux de moine, d'assassin, de gardien, de magicien de soutien et de magicien de barrière. Chaque combat rapporte des points d'ombre; l'expérience acquise dans un job débloque des capacités particulières comme: Pèle mêle, l'augmentation d'Hp/ Mp, le vol, la contre-attaque, la multiplication des coups critiques et bien d’autres encore. Le point intéressant est que chaque job n'est pas définitif. Il est en effet possible de passer à un autre pour en apprendre d’autres. Plus un job est utilisé, plus il devient efficace. Donc piocher à gauche et à droite n'est pas forcément la meilleure solution. L'idéal est de trouver  l'équilibre afin de combler toutes les situations. Puisque dans le titre, il n'y a que les ombres, les armes et armures non pas leur place. Les seules pièces à équiper sont des accessoires et bijoux. Il faudra donc veiller à bien répartir entre les différentes classes. Les combats ne sont pas aléatoires comme la plupart des RPG. Dans Blue Dragon, les ennemis se voient sur la carte et c'est un grand plus de pouvoir se battre librement. Le jeu est assez tactique, dans le sens où l'on peut faire "Pan, je te touche le premier", quand l'adversaire est de dos; on obtient l'avantage et inversement. Une autre façon de lancer un combat et d'utiliser la gâchette droite. Un cercle apparaît alors pour définir le rayon de portée de votre attaque. Il faudra au passage sélectionner le nom de l'ennemi pour lancer votre assaut. Il est possible d'attaquer plusieurs ennemis, si ceux-ci se trouvent dans le même périmètre. C’est à ce moment précis, que vous allez pouvoir créer une vraie mêlée, où même les monstres s'entretuent. Le jeu ne propose pas de réels défis, ni une difficulté renversante. Sa durée de vie est estimée entre 30 et 50 heures, tout dépendra de vous à ce niveau. La trame reste assez basique et cela risque de frustrer les vétérans du RPG.

RPG old school sur new gen

D'une manière générale, n'attendez pas de Blue Dragon un jeu moderne, à l'image de la 360, sur laquelle il tourne. Le jeu se déroule de façon plutôt classique. Vous allez donc partir à l’exploration de la carte, de donjons, massacrer des boss, voir des cinématiques ébouriffantes (plusieurs), croiser des villages, et bien sûr vous embarquez pour des nouvelle mission... rien de bien surprenant. Sur le plan technique, le jeu est très agréable, sans pour autant exploser la rétine. Graphiquement très coloré et mignon, mais aussi très épuré. Surement pour donner du cachet aux traits singuliers si chers à Toriyama. Le jeu va certainement s'attirer les foudres de certains joueurs qui voyaient en Blue Dragon un jeu novateur. Le titre est old school et l'assume pleinement. Bref les décors sont plutôt vides, notamment l'hors des combats. L'aspect dépouillé des personnages ne fera peut-être pas l'unanimité. On aurait pu s'attendre à mieux vu le potentiel technique de la 360. Cette petite faiblesse graphique est compensée par une excellente bande-son, qui est incontestablement l'une des plus réussies. Nobuo s'est bien lâché en proposant des thèmes variés et éclectiques. Par contre, la musique des boss est des plus surprenantes. Il s'agit d'un morceau de rock chanté par Ian Gillian, l'ancien leader de Deep Purple. Un choix surprenant et osé pour un RPG de cette trempe, mais qui avouons-le, rend les batailles contre les boss assez dynamiques. En ce qui concerne la traduction française; autant celle-ci est une vraie réussite, autant le doublage des voix est minable. Même à l'époque du Club Dorothée, on faisait mieux, pour dire. Heureusement il est possible de choisir les voix américaines, ou, mieux encore, les voix japonaises. Un plus que les puristes vont apprécier.

Blue Dragon ball fantasy

La Xbox 360 accueille donc son meilleur RPG, (pas bien dur, vu qu'il n'y a que Enchanted Arms). Toutefois le constat s'impose: Blue dragon va décevoir ceux qui en attendait beaucoup. Non pas que le jeu soit mauvais, au contraire, mais il lui manque un peu de profondeur et d'originalité pour faire de lui le RPG par excellence.
Une tension dramatique, des bouleversements scénaristiques? Les novices vont aimer, mais les habitués resteront peut-être un peu sur leur faim. Malgré tout, on avance dans le jeu dans une ambiance bon enfant et joviale. L'association Sakaguchi-Uematsu-Toriyama n'aura pas porté le fruit que l'on voulait manger, mais le résultat reste satisfaisant et le public prendra Blue Dragon pour ce qu'il est vraiment: un bon RPG à l'ancienne et à l'esprit old school.

Testé sur Xbox 360 par Sarcophagy