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Doom 3 BFG Edition
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  Note générale
GamesUP.ch
6/10
  Note générale
lecteurs
Non noté
  Testé sur
 
PlayStation 3
Sur Ordinateur - PlayStation 3 - Xbox 360

Les

+

> Contenu très généreux
> Prix modique
> Le bestiaire mythique de la série Doom!
> C'est Doom bon sang!
 

Les

> Gameplay brut de décoffrage
> Technique daté
> Pas de multi digne de ce nom!

L'enfer s'est abattu sur nous. Nous somme le 14 Avril 2145 et la seule infrastructure d'origine humaine sur la planète Mars est désormais sous le contrôle total de l'armée des ténèbres. Tous mes camarades sont morts ou possédés par la Bête, le Cyberdémon. Je l'ai vu, cette abomination, de mes propres yeux, haut de 20 mètres, du sang bouillonnant dégoulinant de sa gueule béante, ses yeux embrasés de rage et son bras droit mutilé auquel fut greffé un énorme canon d'acier crachant les flammes. Une horreur sans nom.
J'ai passé assez de temps à me morfondre sur ma situation désespérée, ceci est peut-etre la dernière entrée que j'effectuerais sur mon journal numérique. Je charge mon fidèle fusil à pompe, j'arnache solidement mon gilet pare-balle, quand bien même il ne me servirait à rien face aux tortures mentales de ces abominations, et je vais tenter de me sortir de ce bordel! Sergent chef ANAKARIS, transmission terminée.

Graphismes : 6/10
Doom 3 a mal vieilli, c’est un fait indubitable. La réédition HD qui n’a de HD que le nom pour ainsi dire, se contente du strict minimum à savoir un petit filtre upscalant quelque texture un poil plus fine et un antialiasing tout ce qui a de plus léger. En sus d’être désormais adapté au écran large générant le 16/9 voir le 16/10. autrement dit, on ne va pas acheter Doom 3 BFG Edition en pensant qu’il mette l’amende au dernier HALO 4, loin de là ! D’autant que la 3D ici exclusive à la version PS3 n’est pas un gage de qualité en soi. Assez convaincante, elle est justement et malheureusement destinée à une toute petite frange de joueurs qui non seulement doivent posséder la machine de SONY, mais en plus un ensemble TV 3D plus lunette. Autant dire que c’est bien un investissement encore aujourd’hui très conséquent pour bénéficier d’une 3D qui en plus de ne pas être la meilleure disponible sur le marché actuel (Killzone 3 fais mieux par exemple), se greffe sur un jeu qui déjà technique est dépassé depuis plusieurs années.

Scénario: 4/10
Doom n’a jamais brillé par son scénario des plus simpliste, comme 90% des FPS me direz-vous. Mais là où ça capote grandement, c’est au niveau de l’avancé dans le jeu qui se fait de façon complètement linéaire et sans même la moindre petite mise en scène. Tout au plus quelques dialogues avec un PNJ et une cinématique montrant le grand méchant du jeu devenir de plus en plus cinglé, et basta. Ça sent bel et bien le FPS old school où on n’avait pas besoin de cut-scene à tire larigot pour se plonger dans l’ambiance qui nous été offerte. Mais en 2004, ça passait peut-être, en 2012, ça le fait moins bien.

Jouabilité : 6/10
Doom 3, comme il est dit longuement dans le test, change donc du tout au tout comparé à ses ainés, furieusement rapides et violents. La sauce à l’ancienne du FPS bourrin et sans subtilité, du genre "j’avance, je tire" est adaptée à l’univers ultra sombre et aux environnement exiguë que propose les environnement du jeu, la lenteur de la progression en cadeau. La corde rongée jusqu’au dernier filin du démon qui se cache sous l'escalier est ici surexploitée, et au bout de 15 heures de jeu plus franchement étonnante (alors imaginez pour moi qui vient de le finir pour la quatrième fois). En outre, je ne peux m’empêcher de penser que l’utilisation de la lampe torche en plus de l’arme est une mauvaise idée, brisant nettement la peur et la paranoïa qui pouvait être une très bonne source d’adrénaline dans l’opus d’origine. Heureusement, les quelques passages de brutalité pure où il faut dézinguer une paire de démon à la tronçonneuse, et sans fermer les yeux histoire de voir tout le spectacle, fait encore son effet. Doom 3 est en réalité un jeu de transition qui a servi a exprimer la volonté d’id Software d'expérimenter de nouvelle idée. Il n’y a qu’a voir le récent RAGE pour s’en convaincre, du FPS sauvage à l'extrême comme Doom, on passe à un jeu de tir où l’IA est convaincante et maligne dans RAGE.

Bande-son : 6/10
Même si l’absence de riff d’heavy metal ultra incisifs se se fait nettement remarquer, la bande-son de Doom reste de qualité. Les bruitages et sons diverses donne à l’ambiance cet aspect glauque particulièrement palpable, et la violence des hurlements des monstres qui nous tombe sur le coin de la figure par surprise ont de quoi faire sursauter. Mention spéciale pour les rires dément du docteur Bettruger qui tout au long du jeu nous met des bâtons dans les roues en lâchant sur nous ses hordes d’abominations. Néanmoins, on déplore la timidité des sons de certaine arme, le fusil à pompe et le fusil d’assaut en première position. Tandis que des bug de mixage sont à dénoter : mélange des voix, bruitages parfois inaudibles et dialogues avec des voix française à l’accent chinois tant minable que cliché et insultant pour le peuple asiatique.

Durée de vie : 8,5/10
Si il y a bien une chose qu’on ne puisse reprocher à cette réédition de Doom 3, c’est la générosité de son contenu pour un prix somme toute modique. 35€ au maximum selon les magasins pour profiter de Doom 3, ses deux add-on Resurrection of Evil et The Lost Mission, et les deux opus fondateur de la série Doom I & II avec en bonus l’ultra difficile Thy Flesh Consumed, c’est une occasion en or. Pour les esprits les plus cartésien, sachez que mathématiquement, tout cela représentent au bas mot une cinquantaine d’heure de jeu, de quoi ridiculiser même les FPS les plus récents et leur mode multijoueur increvable de popularité.

Violence : 10/10
Tout ceux qui connaissent Doom ne serait-ce que de nom se doutaient bien que le jeu qui nous intéresse aujourd’hui n’allait pas passer au travers des mailles du filet. Il n’y a qu’a contempler les screenshot placés sur la gauche de votre écran pour vous en convaincre, Doom 3 est d’une violence absolue. Sombre, glauque, effrayant, certain passage sont à la limite de l’acceptable avec des décors altérés horrifiques et désagréables tant au niveau visuel qu’au niveau sonore. L’inspiration profondément méphistophélique et impies de l’univers Doom, avec pentacle, magie noire et démons à la pelle est probablement l’une des plus agressive et dérangeante jamais créer dans un jeu vidéo. Démembrement, explosion en milliers de morceaux de chair purulente, être vivants atrocement mutilés déchiquetés à coup de tronçonneuse aveugle mais enragée, décors froids et métalliques, tout cela est le quotidien d’un joueur de Doom. Vous serez prévenu !

Note globale : 6/10

Sans surprise, cette réédition de Doom 3 n’est pas miraculeuse. Pire, si l’ont s’en tient strictement à la technique, elle est carrément hors de propos à l’aube de l’apparition de HALO 4 et autre jeux magnifiques tel Far Cry 3. L’ensemble reste agréable car étant en avance sur son temps (et encore heureux pour lui, serais-je tenté de dire !), mais l’utilité d’une telle réédition si ce n’est pour annoncer l’arrivé d’un nouveau Doom, reste tout à fait limité. D’un autres côté, les nostalgiques seront littéralement aux anges, si t’en est qu’il y en est dans Doom 3 ! Très généreux dans son contenu et à un prix relativement honnête, la BFG Edition reste au final un produit sympathique.


Doom. Ce simple nom de quatre lettres résonne dans l'esprit d'une génération entière de joueur comme une symphonie discordante d'un traumatisme imperceptible, mais violent, comme un maelström psychique vous ravageant la conscience. Ce fut par ailleurs dés lors que le premier opus de la si célèbre saga de destruction massive de créature de l'Enfer fut parut sur nos ordinateurs, que la violence dans les jeux vidéo a commencé à être pointer du doigt de façon accusatoire. Mortal Kombat, 1 an avant n'ayant été qu'une mise en bouche à l'absolue boucherie dans le monde glauque et satanique que nous proposait d'explorer la folie créer par les gens d'id Software. Des gens allégrement portés sur les mythes impies et l’occultisme qui dérange les plus puritains d'entre nous, avec à leur tête des génies dans tout les domaine: programmation, sound design, level design et j'en passe.

Roi absolu des piratewares et des mods amateurs, aujourd'hui, Doom ne vie dans les mémoires qu'à travers une communauté de fan solide et particulièrement fidèle, du moins jusqu'à temps qu'id Software se lance réellement dans le développement du tant attendu Doom 4 (déjà annoncé en 2008, mais dont nous avons plus aucune nouvelle depuis). C'est pourtant bien une réalité, même si la conjoncture actuelle n'est peut-être pas tout à fait propice à cela, mais John Carmack, le génie de la programmation "couteau-suisse" (comprenez par là qu'avec 3 lignes de codes, ils vous fait tout et n'importe quoi) et un des papas de la série y pense plus que jamais. À moins que ne soit ZeniMax, nouveau propriétaire du studio, qui désire rappeler à la mémoire des joueurs l'existence de la saga avant d'entamer la création d'un quatrième épisode? Peu importe, aujourd'hui c'est une réédition de Doom 3, sous-titrée BFG Edition (du nom de l'arme ultime de l'univers Doom, le Big Fucking Gun, fusil à plasma ultra concentré capable d'éradiquer en un clin d’œil même les créatures les plus coriaces) qui nous est présentée. Jeu à l'origine sortie en 2004 sur nos bécane puis l'année suivante, quelque peu modifié par Vicarious Visions (studio interne d’Activision) en 2005, quelle ne fut pas ma surprise à cette époque en y jouant, et en constatant les changements opérés par rapport aux désormais antiques (mais tellement jouissifs) Doom I & II!

Pour bien comprendre les sensations que Doom 3 procure, il faut que je vous explique un peu le concept des trois jeux. Les deux premiers misaient sur une action frénétique, un jeu pour les "core gamer" vous diront certains. Un défouraillage de plomb dans la face hideuse de dizaines, que dis-je, de centaines de créatures belliqueuses sur fond de musique heavy metal aux rythmes endiablés, le tout accompagné de mouvements fluides et de bruitages violents, agressifs. Coups de feu, hurlements,  jet de boule de feu et grognements du space marine dont nous prenions le contrôle, tout était calculé pour plonger le joueur dans une sorte de léthargie barbare où l'ont perdait toute once de lucidité pour se transformer en un véritable chasseur de démon assoiffé d'hémoglobine. Loin de moi l'idée de faire l'apologie de la violence brute dans les jeux vidéo, mais force est de constater que même en 2012, et avec des graphismes aujourd'hui plus que désuets, la sauce prend encore, et l'immersion est plus que forte!
Doom II y ajoutât plus tard un aspect chasse aux trésor un peu plus développé, avec des salles secrètes et des objets bonus vicieusement disséminés à travers des niveaux qui bien vite devenaient vastes et labyrinthiques, chef d’œuvre de level design de John Romero, American McGee et Sandy Petersen. Doom était, avec Mario, Zelda et Metroid, le précurseur des level design torturés à l’extrême où l'exploration était source de récompense très galvanisante pour le joueur.

Voilà pour ce qui est de l’héritage lourd de valeur de la saga Doom. Histoire de structurer un minimum mes propos, je vais tout d’abord vous parler de la qualité intrinsèque du jeu, et ensuite tenter d’argumenter sur l’utilité d’une telle réédition en tenant compte de son contenu et de la conjoncture actuelle.

Doom 3 nous met donc dans la peau d’un space marine dans un univers gouverné par les firmes multi planétaire militaro-industrielle, dont l’UAC, mythique société à l’influence tentaculaire sur tous les domaines importants de la société humaine, qui occupe une place prépondérante mais bien insidieuse. Ici, contrairement à Doom I et II quo nous faisait visité les astres lunaires Phobos et Deimos, en sus de la terre elle-même au mains des démons, Doom 3 nous embarque directement dans l’Antre de la Bête, l’Antichambre des Enfers, la source de tout mal, Mars ! Particulièrement stimulante pour l’imaginaire collectif de la science-fiction, Mars reste à ce jour une planète hostile où les choses les plus abominables peuvent se passer sans que jamais nous ne le voyions.
Aussi, c’est lors d’une journée somme toute normale où vous faites vos premiers pas sur la base militaire de colonisation martienne (financée par l’UAC, comme par hasard), que le Mal sort de sa tanière. Une brèche inter dimensionnelle est ouverte (intentionnellement, ou pas, ça vous le saurez en jouant au jeu) et les démons, sans se faire prier, commence à se déchaîner dans la structure. Vos camarades sont tués, ou possédés par des forces maléfiques bien au-delà de la compréhension humaine, des scientifiques le sont aussi, les sources d’énergies sont pour la plupart mise hors service et l’environnement se dégrade à mesure que les pouvoirs diaboliques de l’Enfer prennent possession des lieux. Il ne reste que vous, affreusement seul avec votre petit pistolet et votre lampe torche, et votre désir de dégager de ce lieu de mort en vitesse, naturellement.
Si le scénario de base de Doom 3 ne casse pas trois pattes à un canard (d’abord parce que c’est méchant), ce n’est clairement pas ce qui importe avec ce genre de jeu. Doom, c’est l’exemple typique du FPS bourrin, simple d’utilisation. Tu tire, t’avance, tu tire, t’avance. Mais ce qui a d’important dans ce dernier, c’est son déroulement. Doom 3 mise l’intégralité des sensations procurées sur son ambiance extrêmement glauque et autophobique. Aussi, rien n’est laissé au hasard. Chaque son, chaque jeu de lumière, chaque détail du décors et chaque apparition de monstres et fait dans le but d’accentuer votre paranoïa croissante. Très vite on comprend le mécanisme de Doom 3, qui contrairement à ses aînés laisse de côté l’action nerveuse pour jouer sur la surprise, la peur absolue mais très brève tout en maintenant un climat froid et effrayant. Le silence est de mise la plupart du temps, mis à part quelque bruitages de machinerie et de hurlement gutturaux au loin, rien n’est audible jusqu’à temps qu’un Imp vous saute à la figure avec fracas, crocs et griffes prêts à vous lacérer. À ce moment là, c’est la panique générale, l’obscurité n’aidant point, on défouraille droit devant nous en espérant toucher la bête et l’exterminer avant que la situation ne devienne trop compliquée. Sortie du placard, de dessous les escaliers ou de derrière une porte, les créatures sont idiotes certes, mais réellement apeurant, le taux d’adrénaline ne cesse de jouer au yo-yo sans jamais retomber complètement tant les décors sont sombres et déshumanisés.

Les décors parlons-en, Doom II en particulier nous avait habitués à des map d’une complexité unique et encore aujourd’hui incroyable, offrant des zones secrètes par brochettes entières où dénicher des bonus d’armements non négligeables. Ici, Doom 3 reprend évidemment ce principe, comme tout bon FPS depuis 1993, mais de façon beaucoup plus timide. La linéarité est de mise et les sombres couloirs succèdent aux salles carrées et aux escaliers. C’est peut-être un peu exagérer de décrire les environnement de Doom 3 de cette façon, mais ce que perd le soft en action enflammée et en liberté de mouvement, il le gagne en coup d’éclat ultra scriptés mais efficace et en ambiance plus claustrophobique.  Une sorte de réinvention complète du concept Doom, en somme.
Cette réinvention, si vous me permettez de m’exprimer ainsi, se traduit aussi par l’absence des musiques au rythme foudroyant de heavy metal composées à l’époque par Bobby Prince. Ce qui faisait donc ce mélange si particulier de musiques d’ambiance (et non pas de circonstance, comme dans un RPG dont l’OST s’adapte à ce qui se passe à l’écran en temps réel) pour donner une pêche d’enfer, sans mauvais jeu de mot au soft d’id Software a disparu pour laisser place à une maîtrise de la peur plus palpable, prouvant une volonté de donner une autre vision de Doom. Plus centré sur quelque émotion simples et universelles, les marketeux de l’époque ne s’était pas trompés en se ventant d’offrir avec Doom 3 l’un des jeux vidéo les plus effrayant jamais conçue, tant la pression nous étreint l’estomac de bout en bout.

Lors de sa sortie d’origine, le soft était très beau, d’abord sur PC et sans surprise puisque c’est le cheval de bataille principal d’id Software, mené par le génie de l’informatique John Carmack qui maîtrise sur le bout des doigts nos chère bécanes à clavier, et plus tard sur XBOX qui à ce moment là aura mis à genoux l’intégralité des FPS sorties dans les mêmes eaux sur d’autres consoles de salon. La XBOX a été un lamentable bide, causant par ailleurs des pertes financières colossales pour Microsoft, mais si il y a bien une chose qu’il faut reconnaître, c’est qu’elle en avait dans le ventre, la grosse ! Aujourd’hui, évidemment, après le passage de jeux comme Uncharted 3, Final Fantasy XIII ou encore RAGE, pour rester dans le domaine des FPS, du même développeur par ailleurs, Doom 3 ne vaut pour ainsi dire plus un clou. Les textures, déjà pas folichonne en 2004 et allégrement masqué par une obscurité à la limite de la noirceur totale, parfois franchement abusée même, sont aujourd’hui totalement désuètes. La modélisation des créatures n’est plus convaincante pour un sou, et les effets lumineux peine à tirer la prestation graphique du soft vers le haut. Reste encore le moteur physique satisfaisant quand bien même la sensation de puissance brute, notamment avec le fusil à pompe, a perdue de sa superbe depuis le temps. La réedition HD n’est donc pas à prendre en compte si vous voulez vous offrir le jeu, il faudra trouver d’autres leitmotive. Quelque coup de filtre, une comptabilité écran large, vous emballez ça dans un joli écrin de force marketing à la sauce Bethesda et vous aurez Doom 3 BGF Edition. C’est d‘autant plus dommageable qu’aujourd’hui encore, nous pouvons trouver pour la version PC des patchs tout à fait légaux (id Software à rendu publique le moteur du jeu qui fut placé sous licence GPL) qui ajoutent divers mode HD améliorant grandement la définition des textures, l'antialiasing et la finesse de la modélisation en cadeau, gratuitement.

Le Doom 3 d’origine proposait donc un gameplay basé sur la lenteur de la progression dans un noir quai impénétrable. En tout cas tant que vous braquez le bout de votre fusil à pompe droit devant vous. Et ce fut là tout le génie des gens d’id Software, qui décidèrent de laisser le joueur sans défense si il choisissait d’utiliser la lampe torche, ou au contraire sans un halo lumineux rassurant si il décidait de brandir son arme. D’aucun dirait que ce fut un choix peu judicieux, bridant le plaisir de la découverte et saccadant le rythme. Et à cela je répondrai quel plaisir de découverte peut-on ainsi brider, si ce n’est celui de découvrir un cadavre en putréfaction au détour d’un couloir. Quel rythme aussi lent que celui de Doom 3 peut-il être saccadé d’avantage sous prétexte que l’on perde une demie seconde à appuyez sur un bouton pour switcher la lampe torche avec le fusil ? Bref, vous l’aurez compris, des arguments facilement démontables censés prétendre que Doom 3 ne mérite pas totalement qu’on lui accorde la place qu’il lui est dut.
Toujours est-il qu’id Software semble avoir écouté les éternels mécontents et dans cette BFG Edition propose maintenant de tenir la lampe torche en même temps que l’arme choisie. Autant dire que l’effet de surprise et l'affolement total lors de l’apparition d’un monstre se fait désormais douceâtre, et bien moins percutante à la longue. Le pire étant que cette option n’est même pas désactivable, ce qui me ferait presque retourner sur le soft d’origine tant cela brise l’ambiance. Vous croyez quoi, qu’on joue à Doom 3 pour se fendre la poire tout les 10 mètres et pour se sentir comme chez Mamie ? Nom d’un ukulélé !

Mais la véritable nouveauté du produit a de quoi faire plaisir, en la présence de The Lost Mission. Son speech s’inscrivant directement en parallèle de la campagne solo originellement vécu par le joueur, nous met dans la peau d’un autre space marine lui faisant partie de la fameuse équipe Bravo, dont on entend parler ici et là dans le jeu et que l’ont sait se faire décimer avant qu’on ai la chance de la rejoindre. Plus proche des racines de la série, The Lost Mission propose 8 map entièrement nouvelle (en réalité censées sortir en add-on après Resurrection of Evil, mais annulées) offrant une paire d’heure de jeu supplémentaires très orientées action. Dans cette partie, la vitesse des mouvements est accrues, votre personnage un poil plus léger, les salles moins obscures et votre périple au cœur de l’Enfer est plus conséquent que celle de la campagne de base, bref, ça défouraille comme dans un bon vieux FPS des familles, sans le côté survival-horror bien prononcé qui fait de Doom 3 ce qu’il est. Et c’est d’ailleurs avec cette nervosité supplémentaire dans les déplacements, et le nombre de créatures démultipliées que l’ont constate que les sensations de combat sont nettement dépassées. Déjà à l’époque l’ont ressentait assez peu de puissance avec un fusil d’assaut dans les bras, aujourd’hui, c’est carrément palpable pour beaucoup de joueurs ! Les effets sonores timides n’ont pas été retravaillés et la vibration de la manette n’est à même que de chatouiller les plus sensibles, sans plus.

Ce que l’ont ne peut toutefois pas reproché à cette édition, c’est sa générosité, puisque proposant comme dit plus haut l’add-on Resurrection of Evil co-développé par Nerve et id Software. Sorti 8 mois après le jeu d’origine, ce dernier pouvant constituer à lui seul un jeu complet raconte la suite de l’horrible évènement ayant survenu sur Mars City, depuis lors fermé au public et réinvestit par toute une bande de militaires et de scientifiques curieux de savoir ce qu’il se passe précisément sur cet avant-poste infernal. Après quelques jours de fouilles ils découvrent un étrange temple impie au centre duquel repose un artefact qui attire irrésistiblement l’avidité des chercheurs. Le héros du Resurrection of Evil s’en empare et ainsi délivre à nouveau les forces maléfiques si durement boutées dans le fin fond de l’Enfer quelque temps plus tôt, dans le jeu d’origine. Tout est à refaire ! Vos camarades disparaissent ou deviennent possédés, bref, le Chaos revient et pour vous en sortir, vous devez retrouver la seule personne qui semble comprendre ce qu’il se passe ici, à savoir la chef d’expédition Elizabeth McNeil.
Les promesses à l’époque formulées par les développeurs pour proposer une variété d’environnement plus tangible n’a ici pas réellement été tenues, bien que l’ensemble de l’aventure soit moins longue, avec beaucoup moins d’étalage de couloir et d’escalier interminable à outrance. Ce qui fait qu’au final, on a la légère impression que le tout reste honnête, bien que ressemblant comme deux goûtes d’eau au soft de base. Base militaire ultra sombre, laboratoire glauque à souhait et catacombes de l’Enfer sont au menu de Resurrection of Evil. C’est surtout l’apport de l’architecture grandiloquente du temple sus-cité et la vitesse accrue des transitions entre les zones géographiques qui donnent plus de dynamisme à l’ensemble et le sentiment de ne pas se perdre 107 ans dans les mêmes recoins de corridors puants. Par ailleurs, les créatures diaboliques semblent avoir gagnés une once de courage puisque les sorties de placard et trappe dans notre dos se font plus rares. Désormais, c’est des assauts frontaux parfois franchement bourrin auquel il vous faudra faire face. On est bien loin de la furie sanguinaire d’un Doom II et ses 75 Archvile à la ronde, mais on retrouve nettement cette sensation tout de même.

En parlant des Archvile, l’add-on ne se contente que du strict minimum pour offrir une révision de design ou du bestiaire déjà proposé dans Doom 3. Ainsi, une ou deux créatures présentant des différences minimes feront leur apparition, et les trois boss copiés d’un fameux Hellknight (les connaisseurs reconnaîtrons, j’espère), proposent des combats assez homériques mais malheureusement trop rares. Trois défis notables qui ont pour eux le fait de nous obliger à changer d’outils de destruction de masse pour trouver leur faiblesse.
À ce titre, vous aurez la possibilité de dénicher un gravity gun façon Half-Life pour faire léviter caisses, barils explosifs et autres joyeusetés à envoyer à la figure de ces immondices de l’Enfer. Véritable arme à la puissance absolue si tant est que l’ont sache s’en servir (en attirant à soi les boule de feu des Imp pour exécuter un retour à l’envoyeur par exemple), un rapide échange avec le fusil à pompe pour se débarrasser des créatures qui ont la chance d’arriver au corps à corps sera nécessaire. Si vous arrivez à switcher efficacement et à gérer les espaces lorsque plusieurs ennemis se présente à vous, vous serez proprement invincible.
L’artefact récupérer au début du jeu vous sera utile pour provoquer un ralentissement du temps et vous procurer les joies d’un bullet time bien foutu. Ce dernier pouvant aussi vous donner l’incroyable puissance du mode Berserk plus tard dans le jeu, tout ces gadgets ne seront véritablement pas de refus à mesure que vous vous enfoncerez plus profondément dans les map qui à la longue, vous le verrez, déborderont vraiment de monstres démoniaques.
Pour finir sur cet add-on, le retour du fusil à pompe à double canon, marque de fabrique du second opus de la saga a de quoi rendre heureux les nostalgique. Mais son utilisation demandera de la maîtrise puisque contrairement au fusil normal qui se recharge tout les 7 coups, celui-ci se fera à chaque coup de feu donner. D’une puissance à courte portée complètement dévastatrice, il ne suffira tout de même pas face aux monstres les plus coriaces comme les Barons of Hell.

Et histoire de ne pas faire les choses comme des manches, Bethesda a décidé d’inclure, comme pour la version XBOX de l’époque, les opus antiques mais ô combien adulés de ma petite personne Doom I & II. Plus précisément l’opus Ultimate Doom, incluant en sus des deux premiers jeux l’extension Thy Flesh Consumed (jeu de mot anglophone signifiant "ta chair consumée/consommée") qui offre 9 niveaux supplémentaires d’une difficulté exacerbée. Ici, on a réellement du mal à comprendre en quoi l’apport du moteur de RAGE a une quelconque utilité, comme vanté lors des promotions médiatiques fait pour le jeu ces derniers mois. Mais le fun absolu reste, la puissance pure des armes et la nervosité brute, les déplacements vifs et les joutes foudroyantes avec des dizaines de démons sont toujours aussi jubilatoires. Hélas, la version PC n’offre aucun mode multijoueurs, même en réseau local, alors que les versions consoles proposent un mode jouable jusqu’à quatre. Quant aux mods, ce n’est même pas la peine d’y penser, le jeu bénéficiant de sécurités assez solides pour éviter d’être patché clandestinement comparé aux versions libres misent à la disposition des bidouilleurs informaticiens en herbe par le studio lui-même, une quinzaine d’année auparavant. L’arrivé de Bethesda a peut-être permit à id de bénéficier de ressources financières conséquentes, mais visiblement, un volet purement commercial leur a obstruer le passage aussi.

Si il est vrai que Doom I & II gardent une pêche incroyablement nerveuse, on ne peut en dire autant de Doom 3 qui a relativement mal vieilli. À commencer par la technique qui si elle été en avance sur son temps en 2004, commence à grandement accuser le coup. Modélisation fait à la hache, jeu de lumière qui reste sympa mais pas non plus fantastique, textures que l’ont redécouvre avec une moue non feinte tant elles paraissent de piètre qualité. La paresse des développeurs quant aux options graphiques incluses dans le soft n’en est que plus inacceptable…
Dés lors, il n’est pas compliqué de concevoir que le but final de Bethesda n’étant pas réellement de faire tripler les vente du Doom 3 d’origine, quant bien même l’option de 3D étant proposée sur la version PS3, mais surtout pour raviver la mémoire des joueurs et signifier que Doom est toujours présent. De là à dire que c’est précurseur à l’arrivée du tant attendu Doom 4, il y a un fossé sans fond que je n’ai pas envie d’essayer de franchir.

Testé sur PlayStation 3 par Anakaris

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Doom 3 est d’une violence absolue. Sombre, glauque, effrayant, certain passage sont à la limite de l’acceptable avec des décors altérés horrifiques et désagréables.
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> Jouabilité 6/10    
Doom 3 est un FPS violent à l'ancienne, lent et violent, sans subtilité.
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> Bande-son 6/10    
Les bruitages et sons diverses donne à l’ambiance cet aspect glauque particulièrement palpable mais de gros bug subsistent!
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> Durée de vie 8/10    
Doom 3 BFG Edition propose au bas mot une cinquantaine d’heure de jeu, de quoi ridiculiser même les FPS les plus récents et leur mode multijoueur increvable de popularité.
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Ça sent bel et bien le FPS old school où on n’avait pas besoin de cut-scene à tire larigot pour se plonger dans l’ambiance qui nous été offerte. Mais en 2004, ça passait peut-être, en 2012, ça le fait moins bien.
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> INFOS SUPPLÉMENTAIRES
Version:
Genre: FPS
Age: dès 18 ans
Nombre de joueurs: 1
Online: Non
Date de sortie: 19 Octobre 2012
Editeur: Bethesda Softworks
Site officiel: http://www.idsoftware.com/
Développeur: ID Software
> PAROLE DU RÉDACTEUR