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Aleksi Briclot à la Maison d'Ailleurs
 
 
 
  Catégorie
autre
  Dossier
réalisé par
Constantine
 
 

Samedi 1er mars, j'ai eu l'occasion de vivre une expérience passionnante et privilégiée. En effet, avec une poignée d'autres personnes, modestie des lieux oblige, j'ai eu le privilège de voir Aleksi Briclot dans ses œuvres. Mais avant de vous narrer ma journée, attardons nous d'abord sur ce grand monsieur.

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Aleksi est l'un des deux directeurs artistiques du studio Dontnod qui vient de sortir le très attendu Remember Me (en test sur GamesUP.ch ces prochains jours). Avant cela, il faut savoir que le monsieur a travaillé pour des petites boites comme Marvel, Ubisoft ou Blizzard et qu'il est également responsable de diverses illustrations pour les cartes Magic, la BD, le comic Spawn ou divers jeux de rôles papier (COPS, Nephilim, Vampire).
En plus d'être sacrément doué, le bonhomme est également très sympathique, accessible et diablement intéressant.

Mais revenons à ce samedi 1er juin. En cette journée pluvieuse, je me suis rendu en la cité d'Yverdon les Bains, fière bourgade de mon Helvétie natale. Cette modeste ville est en fait le berceau d'un prodigieux musée, à savoir la Maison d'Ailleurs. Quésako, me direz-vous en bon linguiste occitan? Et bien la Maison d'Ailleurs a été fondée en 1976 par Pierre Versins, qui cherchait un endroit pour abriter et exposer les plus de 50'000 ouvrages de science fiction qu'il avait patiemment réuni pendant plus de 25 ans. Et comme nous le signalait l'éloquent Marc Atallah, directeur des lieux, lors de sa visite commentée, la Maison d'Ailleurs se nomme ainsi car il fallait un foyer pour le magazine Ailleurs, créé également par Pierre Versins. Ainsi, de la passion d'un homme est né ce merveilleux endroit invitant à l'évasion et cocassement situé dans d'anciennes prisons.

Ma journée commença donc par une séance de dédicace. Malgré une quantité raisonnable de monde, l'attente fut longue. Aleksi prend le temps de discuter avec chaque personne et s'intéresse à son interlocuteurs. D'entrée de jeu, l'artiste charme, tant par son coup de crayon que par sa simplicité et sa sympathie. Ce bon moment passé, il est temps pour moi de me restaurer avant d'entamer la suite des festivités de cette nuit des musées yverdonnois. A 19h, le truculent Marc Atallah fait son entrée et nous invite à le suivre. C'est là qu'on pénètre vraiment dans cette maison d'autre part et ses expositions. Au rez-de-chaussée, une petite salle, toute de hi-tech vêtue nous expose quelques livres dans leur écrin de verre. L'oeil du connaisseur se délecte de la rareté de ce qu'il voit tout en écoutant le voyage dans l'histoire de la science-fiction qui nous est agréablement conté par monsieur le directeur.
Vient ensuite le premier étage avec ses salles dédiées respectivement à la littérature, à la BD, au cinéma et à la musique. Tous le musée change en fonction de l'exposition star du moment. Ici, en hommage aux travaux d'Aleksi, tout porte sur la science-fiction et les superhéros. Les salles sont petites mais la muséographie est soignée et attrayantes. Le tout est bien sur toujours servi par le discours de Marc Atallah.


Nous terminons cette visite par le troisième et dernier étage, le plus grand, entièrement dévoué à la présentation des œuvres d'Aleksi Briclot. Là, c'est le maître himself qui prend le relais pour présenter son travail. Au fil de son discours, parfois décousu mais toujours intéressant, l'artiste nous présente ses illustrations, tantôt futuristes, tantôt horrifiques ou merveilleuses. Les dessins envoutent, fascinent et flattent surtout la rétine. Le tour du propriétaire est plaisant, ponctué de petites anecdotes sur sa vie et son travaille et qui témoignent d'un esprit en constante ébullition. La visite s'achève à l'étage avec quelques mots sur Remember Me devant des artworks du jeu avec une vidéo d'Aleksi au travail en toile de fond. Décidément, cette journée ne pourrait être plus belle.



C'était néanmoins sans compter sur la générosité d'Aleksi et de Marc qui nous avaient concocté une petit surprise pour la soirée : un session de speedpainting en live. La visite ayant débordé sur l'horaire prévu, nous sommes donc allés nous installer dans la magnifique salle dédiée à Jules Verne et qui pour l'occasion s'était mue en salle projection. Après une attente rendue longue par l'impatience, maître Briclot a refait son apparition, revenant d'une pause bien méritée. Le début du show fut un peu différé par divers problèmes informatiques que seul Microsoft peu créer mais lorsque Aleksi tira ses premiers traits de crayon virtuel, le silence s'empara de la pièce pour laisser la place à l'émerveillement et la fascination. Avec naturel et humour, l'artiste commenta son travail tout en dessinant nonchalamment.
D'un croquis sommaire, nous avons peu à peu vu naitre une flibustière mi-steampunk mi-futuriste. La genèse de la demoiselle s'opéra gentillement et non sans erreurs de l'artiste, que celui-ci commenta avec humour et dérision avant de s'empresser de les corriger avec la magie de Photoshop.
Au final, le résultat s'est avéré impressionnant pour le profane que je suis. La pirate, rappelant un peu l'univers d'Albator, était de toute beauté, surtout en comptant les deux petites heures qu'il a fallu pour la créer.



Il en ressort de cela que j'ai passé une magnifique journée dans ce temple de l'imaginaire et que je m'étonne que vous, lecteurs, n'ayez pas encore mis les pieds là-bas. Franchement courrez-y, ne serais-ce que pour y voir les œuvres d'Aleksi, exposées jusqu'au 25 aout 2013.